«Français LingQ Intermédiaire» 67-68

Serge & Marianne — Affectation à Norfolk, partie 1

Диалог 67

  Marianne: bonsoir Serge, comment vas-tu?
  Serge: très bien merci. Et toi?
  Marianne: oh, çà va!
  Serge: malgré le mauvais temps?
  Marianne: malgré le mauvais temps, parce que depuis deux jours, il y a de l’orage, plein de pluie. Bon, il ne fait pas trop froid mais…
  Serge: non! Mais c’est vraiment pas agréable. Ici aussi c’est… beaucoup de vent, de la pluie. On a eu un orage de grêle avec des grêlons mais… énormes! C’était impressionnant. C’était vraiment énorme! Cà n’a pas duré longtemps mais çà a bien blanchi la route, comme si il y avait de la neige. C’était vraiment impressionnant.
  Marianne: Y a certaines petites régions… des… régions proches d’ici qui ont eu aussi des orages avec de la grêle. Pas énorme, mais enfin, c’est quand même…
  Serge: c’est les giboulées de mars! Un petit peu tard mais…
  Marianne: les giboulées de mai! Ce qui est désagréable je trouve, c’est qu’il fait lourd. D’ailleurs c’est pour çà qu’il y a de l’orage. Il y a de l’orage la nuit.
  Serge: oui, tant qu’à faire! et qu’il pleuve la nuit! Et puis avoir une belle journée après.
  Marianne: malheureusement il pleut aussi la journée mais…
  Serge: j’ai lu ton mail tout à l’heure, avec intérêt ! Je ne connais pas ce feuilleton d’ailleurs mais…
  Marianne: tu ne connais pas?
  Serge: non, non, non! En fait je regarde peu la télé donc, çà doit être pour çà.
  Marianne: moi non plus… parce que… d’ailleurs à la télé il y a… la plupart des programmes sont des rediffusions, et puis c’est pas tellement…
  Serge: oui
  Marianne: intéressant, en tout cas pour moi. Donc apparemment pour toi aussi. Mais c’est une… la série que je te parlais, je l’ai déjà vue donc c’est également une rediffusion, mais j’aime bien.
  Serge: mais çà se passe donc aux … c’est un feuilleton américain je suppose puisqu’ils…
  Marianne: c’est un feuilleton américain… çà concerne… alors JAG, c’est… judge, advocat general. C’est l’aéronaval, et puis ce sont des avocats, qui s’occupent de différentes affaires dans les procès concernant l’armée… et c’est très intéressant! Y a des aviateurs, des marines, et puis oui, il y a deux, trois jours, j’ai revu un épisode, et puis là, il y a un de ces… une partie ce cet épisode, qui se passait à Norfolk… et donc, je ne me rappelle plus, je ne me rappelais plus la première fois mais là, vu que tu m’as dit que peut-être tu allais aller à Norfolk, donc j’ai regardé un peu plus la base qu’ils ont montrée, la base aéronavale de Norfolk… çà a l’air d’être énorme! Ils ont montré l’entrée avec le port… certains bâtiments…
  Serge: oui, ben c’est un très, très grand port militaire déjà, puisque j’ai vu qu’il y a les plus gros porte-avions américains qui peuvent y aller, donc c’est un port énorme, parce que les porte-avions américains c’est pas, c’est pas le Charles De Gaulle hein! C’est la gamme au- dessus! Oui ben moi j’ai des nouvelles… en fait y a le… le commandement suprême de l’OTAN qui est celui des opérations… qui est à Mons, en Belgique… et à Norfolk, il y a le « Allied Command Transformation », l’ACT, c’est pour la… tout ce qui a trait à l’OTAN, mais je pense qu’ils traitent des problèmes justement de l’évolution de l’OTAN. Et donc je postulais moi, pour… un poste à l’OTAN, et donc il y avait différents pays, puisque l’OTAN est représentée dans beaucoup de pays, et c’est dans le cadre du désir de… du président Sarkozy, de rentrer dans l’OTAN, mais plus activement puisqu’on n’avait jamais vraiment quitté l’OTAN en pratique mais au moins en tout cas dans ce qui est la partie commandement, et donc les conditions, c’est qu’il voulait que la France récupère des postes importants dans le commandement, dont celui de Norfolk… et je crois aussi un commandement à Lisbonne. C’était une des conditions pour après fournir du personnel dans tous ces Etats-majors, parce qu’en fait la France fourni beaucoup de personnel militaire à l’OTAN et elle n’était pas représentée, elle était représentée je crois pour un pour cent, par rapport à tous les autres pays.
  Marianne: c’est pas énorme…
  Serge: voilà, c’était pas énorme et elle fournissait… je crois qu’elle est le cinquième pays en nombre d’hommes qu’elle fourni sur les différents théâtres d’opération. Donc comme elle a obtenu ces commandements, et bien maintenant il faut qu’elle y mette des petits bonhommes dedans!
  Marianne: un petit bonhomme comme toi!
  Serge: voilà! Pas que des généraux! Il faut aussi, il faut un tas de choses pour qu’un général il fonctionne, il faut plein de choses autour, bon des officiers, des sous-officiers, et donc, moi j’ai eu la chance d’être pris, d’être pré sélectionné on va dire parce que… tant qu’on n’est pas… les fesses dans l’avion, ou même qu’on est arrivé… on sait jamais, des fois que l’avion soit détourné… tant qu’on n’est pas arrivé, on n’est jamais sûr d’y être… donc moi, ce serait Norfolk.
  Marianne: çà m’a fait bizarre, c’est que, quand je regardais l’émission, Norfolk, je regardais toute la… bon ils n’ont pas montré toute la base mais c’était vraiment… surtout les bâtiments, là où il y a le port avec certains sous-marins qu’ils ont montré. Tiens, serge il irait peut-être dans une base comme  çà.
  Serge: en fait, je ne sais pas où est situé le… je serai dans tout ce qui s’occupe des télécommunications, alors c’est peut-être un endroit à part, qui est placé ailleurs à Norfolk. Donc je n’en sais pas plus et puis notre état-major aussi, je crois qu’il n’en sait pas plus, il est un petit peu dépassé, parce que Sarkozy, il a voulu vraiment que les choses aillent très, très vite…
  Marianne: les changements comme çà, c’est… çà se  fait rapidement et puis bon, les informations ne suivent pas toujours.
  Serge: puis c’est un petit peu, çà fait un peu peur dans un sens, c’est que… donc moi j’y vais avec ma femme, Anne est obligée de rester en France puisqu’elle fait ses études de médecine, donc on ne peut pas, elle ne peut pas continuer là-bas, elle peut pas faire là-bas, je crois que… tu sais, en fait tu arrêtes une vie ici, pour en recommencer une autre. Tu tires un trait sur ta vie précédente quand tu pars dans ces conditions, c’est assez dur à gérer, et dans la précipitation on… souvent on part un peu dans le vide, on ne sait pas quel type de logement on va avoir, à quel endroit…
  Marianne: c’est vraiment l’inconnu oui!
  Serge: à quel moment, oui c’est vraiment l’inconnu. Je ne sais pas si je vais partir avant elle, en même temps, tu vois, il y a plein de choses je…
  Marianne: sûrement avant elle…
  Serge: moi, j’ai réussi à avoir des informations, du poste que je vais occuper parce que j’ai des collègues qui travaillent déjà à l’OTAN, il y en a un qui travaille à Bruxelles, donc au quartier général de l’OTAN mais pour l’Europe, et qui, lui connaissait des gens qui s’occupaient des postes sur les différents théâtres, enfin les différents endroits où l’OTAN est présente. Donc lui, il m’a fourni des informations, je ne sais même pas si l’état-major les a, donc j’en sais un peu plus mais… sinon, c’est vraiment l’inconnu, c’est ce qui fait un peu peur. Bon, après on a l’habitude nous, de s’adapter aux situations et… bon de toute façon je n’aurai pas le choix, il faudra que je m’adapte. Donc disons que les choses se précisent, les étapes… çà avance un petit peu dans le parcours du combattant pour… au moment où, tu sais, tu te portes seulement volontaire pour une éventuelle… et au moment…
  Marianne: et après tout se précipite…
  Serge: et après tout se précipite. Et là donc, ils nous demandent de préparer… on prépare à l’avance, avant de savoir si vraiment on va être pris définitivement et à la date à laquelle on va y aller, on nous demande de préparer tout. Tous les papiers pour les demandes de passeport pour les…
  Marianne: ben oui, c’est normal! Parce que après, une fois que tu vas être sélectionné…
  Serge: après çà va très vite et puis tu vois, on a droit à un déménagement mais cet après-midi je pensais à tout çà et je disais, mais je ne pourrai pas emmener ma télé, je ne pourrai pas emmener mon ordi parce que c’est du 60 hertz! Un réveil… en 60 hertz, tu auras des surprises parce que l’aiguille va tourner un petit peu plus vite… et je pense que les télés, ce genre d’appareils, je crois que çà ne peut pas fonctionner à cause de çà…
  Marianne: mais sinon, tu peux avoir des sortes de convertisseurs de 220 ou de 110!
  Serge: oui mais là, c’est pas un problème  de tension, c’est un problème de fréquence, et là c’est déjà plus compliqué mais… au bout il y a beaucoup d’appareils que tu peux mettre soit sur 110 soit sur 220 mais par contre 50 hertz ou 60 hertz, là c’est beaucoup plus enquiquinant.
Alors on verra, mais bon, çà c’est des choses… disons que c’est pas les premières choses auxquelles il faut penser…
  Marianne: çà c’est secondaire.
  Serge: parce que d’abord, j’ai à préparer l’examen d’Anglais qu’il y a début juin, parce que le niveau d’Anglais qu’on a… c’est pas qu’il est différent, mais l’OTAN réclame une… quelque chose de différent, çà s’appelle le Stanag 6001, pour Standardization agreement… pour les langues puis qu’il en existe pour tous les sujets, dès que çà touche à l’OTAN, maintenant il y a des standards pour tout! Et donc, les langues n’y échappent pas et donc c’est un truc un petit peu différent de ce que j’avais passé et il faut que je le prépare quoi. Il y a un examen oral, il y a de l’écrit, il y a  de l’écoute, de la compréhension…
  Marianne: mais tu sais à peu près en quoi çà consiste?
  Serge: oui, malheureusement, çà tourne beaucoup sur le militaire et comme j’ai horreur… et je ne connais rien en vocabulaire militaire parce que je ne me suis jamais intéressé…
  Marianne: ben oui, tu n’as pas l’occasion de parler en anglais…
  Serge: non
  Marianne: sur les sujets militaires.
  Serge: non, en plus çà ne m’intéresse pas forcément, en tout cas les termes, et puis peut être aussi… parce que je vais avoir beaucoup à faire déjà, c’est pour apprendre les termes techniques, parce qu’en fait, je vais être à priori le seul français au sein des Américains, je crois qu’il y a des Anglais, il y aura peut-être d’autres nationalités en Europe, mais dans tous les cas, ce sera en anglais obligatoire donc…
  Marianne: concernant les communications?
  Serge: oui, concernant tout mon travail ce sera… tous les échanges se feront en anglais donc… la technique c’est pas évident, tous les termes techniques… c’est différent, mais bon! On s’y fait, on apprend tout. J’ai  pas le choix, il faudra que j’y arrive et voilà, donc bon je ne serai pas seul de toute façon, même si c’est des Anglais, bon j’arriverai à communiquer et puis on arrivera à se faire comprendre… à force, tu sais les termes techniques ils reviennent tout le temps et après on les apprend comme çà, à force de rabâcher.
  Marianne: faut passer l’examen!
  Serge: voilà… donc il y a quand même encore quelques obstacles à franchir et puis… il y a une petite chose qui va jouer en ma faveur… en notre faveur puisqu’on est une quarantaine déjà sur la liste, pas pour le même poste, quarante au total!
  Marianne: oui
  Serge: comme ils ont beaucoup de mal à trouver le personnel, à trouver les compétences pour tel poste, pour… et puis tous, il faut qu’on ait au départ un niveau d’Anglais… et donc du coup, ils ont du mal à trouver le personnel. Donc ce qui se passe c’est que le Stanag, ils vont peut-être être…
  Marianne: plus souple non?
  Serge: plus souple, voilà! Plus souple sur la correction parce que imagine qu’ils recalent tout le monde! Quand j’ai été choisi, j’ai réussi à avoir justement la fiche de poste du poste qu’on allait me proposer… par un concours de circonstances je l’ai eue parce que au départ, on me dit: « bien voilà, c’est un poste pour Norfolk, de technicien »! Moi je me dis: «  impeccable, Norfolk, çà ne peut pas tomber mieux »! Parce que il y avait partout, il y avait la Turquie, l’Italie, il y avait la Belgique donc… oui, tant qu’à faire, autant aller le plus loin possible et dans le pays qui m’attire le plus, donc c’était les Etats-Unis et… deux, trois jours après, on me dit: «  ah, mais en fait, vous dépendrez de Norfolk mais vous serez en fait, vous serez à Mons, en Belgique, à côté de Maubeuge »!
Alors là déjà, là çà demande réflexion parce que moi c’est différent, le jour où je veux aller visiter la Belgique, je prends un week-end, et je vais avec ma femme, je prends ma voiture et puis on y va hein, j’ai pas besoin de… alors j’ai dit: « bon ben je réserve ma réponse et puis… » et du coup je me suis renseigné auprès de ce copain qui travaille à l’OTAN, à Bruxelles, et il me dit: «  non, non, ils font erreur, ton poste il n’est pas à Mons, il est bien à Norfolk. » Alors moi, ben j’ai rappelé à Paris, la DRH, la division des ressources humaines. Je leur ai dit: «  écoutez, vous êtes sûr que c’est à Mons parce que d’après mes renseignements, le poste il est bien à Norfolk ». Et donc ils ont cherché un petit peu: «  ben on vous rappelle ! » Et dans l’après-midi, ils m’ont dit: « oui, oui effectivement, c’est Norfolk. » Mais moi entre temps, j’avais lu la fiche de poste et là, j’avais vu que… ils demandaient des compétences un peu particulières, que je n’avais pas. Et donc je leur ai dit : «  écoutez, au niveau des compétences, d’après la fiche de poste, y a çà qui colle pas, çà qui colle pas, et je dis, moi j’ai bien peur que le poste ne colle pas tout à fait à mon profil. » Et donc ils ont dit: « bon ben on va essayer de chercher quelqu’un ». « Et si vous trouvez personne d’autre, bien j’irai quoi! » Et en fait, c’est ce qui s’est passé, la personne qui gère çà elle m’a appelé, elle a dit: « je ne trouve personne pour vous remplacer! »
  Marianne: parce qu’il est assez difficile d’avoir une personne qui connaît…
  Serge: ben qui connaisse ce qu’ils demandent, qui est le fameux niveau de langue, et qu’il veuille bien y aller. Et en fait, lui il a trouvé la personne qui à priori était compétente, qui à priori avait les connaissances en langue, mais la troisième condition qui était: «  oui je veux bien y aller! » Celle-là!… Le gars n’était pas intéressé. Donc il m’a dit: « j’ai personne! » Alors j’ai dit : «  bon ben je vais y aller parce que, comme j’avais été le premier désigné, j’ai dit, voilà, il faut que je me jette à l’eau quoi, tant pis… »
  Marianne: çà va te faire un grand changement là!
  Serge: oui, çà va faire un grand changement et puis à priori, c’est pour trois ans.

Serge & Marianne — Affectation à Norfolk, partie 2

Диалог 68

  Marianne: trois ans… mais alors, après ces trois ans?
  Serge: ben après ces trois ans, si ils sont gentils, ils vont me donner une mutation sympathique! Et si ils sont pas gentils, ils vont m’envoyer à paris! Y a beaucoup de chances que ce soit à Paris…
  Marianne: mais après, c’est obligé que tu reviennes en France, ou tu peux avoir une autre mutation?
  Serge: je pense… non tu reviens en France. Après, disons que tu es peut-être mieux placé pour avoir à nouveau un poste… comme çà, à l’étranger, dans le cadre de l’OTAN, ou dans une ambassade. Peut-être pas tout de suite, et moi, il se trouve que dans trois ans, il me restera à peu près deux ans à faire avant la limite d’âge…
  Marianne: la limite d’âge c’est?
  Serge: pour moi ce sera 56 ans. Je ne peux pas aller plus loin que 56 ans. Comme je serai à peu près à deux ans…
  Marianne: je pensais que dans les services de combat, c’est jeune, la limite d’âge est assez jeune, mais…
  Serge: en fait çà dépend des grades, beaucoup, et après çà dépend, au niveau de l’armée de l’air çà dépend si tu es personnel naviguant ou personnel au sol.
  Marianne: enfin, 56 ans c’est pas vieux non plus!
  Serge: non, c’est pas vieux!
  Marianne: pour des personnes au sol, je pensais que c’était plus tard que çà.
  Serge: ben disons que c’est pas vieux, mais d’un autre côté, tu es censé quand même intervenir partout dans le monde, je vois difficilement envoyer des gens à plus de 56 ans aller combattre ou…
  Marianne: à 57 ans tu vois plus rien, tu peux plus marcher…
  Serge: les unités d’élites là, qui sont en Afghanistan en ce moment là… eux, ils sont soumis à la même limite d’âge que moi hein, je parle dans mon grade hein. Je pense que c’est difficile de…
  Marianne: les conditions de vie sont différentes!
  Serge: oui, parce que tu sais, quand tu loges sous une tente, que tu as droit à une douche tous les deux jours, parce qu’il faut économiser l’eau, tout çà, c’est dur et arrivé à un certain âge, t’as plus envie, et puis t’as plus envie, t’as envie de rester un peu avec ta famille. Moi, à la limite, là çà m’intéresse, bon déjà parce que c’est les Etats-Unis, et puis, effectivement je… c’est peut-être la dernière mutation un peu exotique, entre guillemets, que je vais avoir. Donc c’est une des dernières occasions et je veux en profiter. Tu vois, j’ai eu la chance d’aller à la Réunion avec mon épouse en début de carrière, bon y a 25 ans de çà à peu près. Donc on a vécu une expérience particulière, après j’ai eu la chance d’aller à Crozet. Là, bon c’était seul mais là, c’était vraiment une expérience plus qu’extraordinaire! Je suis allé à Sarajevo pendant quatre mois, c’est un truc que tout le monde ne peut pas faire donc… je profite de çà quoi.
  Marianne: ben dans l’armée y a des avantages et des inconvénients oui et puis çà dépend…
  Serge: oui!
  Marianne: mais il est vrai que le… ce qu’on peut considérer comme avantage, c’est la vie d’aventure et puis…
  Serge: pour celui qui aime oui! Mais figures-toi que chez nous, il y a des gens qui sont très casaniers!
  Marianne: ah oui mais dans ce cas là ils…
  Serge: ben oui mais tu as moyen de faire toute une carrière sans bouger de France, sans faire beaucoup de mutations, alors que c’est pas notre vocation mais y a des gens oui, qui arrivent à faire çà…
  Marianne: ils se dirigent dans une carrière dans l’armée qui est plutôt casanière. Celui qui aime l’aventure et bien… s’engage dans une arme qui est plus amenée à partir à l’aventure. Dans ce cas là, c’est intéressant, et puis la vie entre les militaires est différente que dans le civil.
  Serge: mais bon, faut se méfier du mot aventure parce que si tu veux, j’ai quand même vécu un peu des aventures, mais çà n’a rien à voir avec ce que peuvent vivre les gens qui sont en Afghanistan, et là, c’est tout à fait différent quoi! Et tu as des gens qui ont peur de çà.
  Marianne: y a une chose aussi, c’est  qu’on voit par exemple des films, et puis les gens s’imaginent, oui l’aventure… mais çà, on ne voit que le bon côté dans les films.
  Serge: oui!
  Marianne: tu es sûr que…
  Serge: c’est différent!
  Marianne: voilà, y a quand même beaucoup d’inconvénients et puis tu ne dors pas dans ton lit tous les jours, tu ne manges pas comme tu veux. C’est sûr que les conditions de vie sont différentes. Par exemple en Afrique du Sud, ou dans des régions désertiques, où ils passent des mois là-bas, bon çà c’est… faut pouvoir supporter hein?
  Serge: donc l’aventure oui, mais pas à n’importe quel prix!
  Marianne: non mais enfin, quelqu’un qui s’engage comme çà il sait à peu près à… ce à quoi il s’attend.
  Serge: quand je me suis engagé, je m’étais pas trop intéressé avant à ce que çà allait m’apporter et on le découvre à mesure et puis je suis pas déçu, j’ai pas été déçu mais…
  Marianne: pourquoi tu t’es engagé?
  Serge: ben je ne sais pas, je me suis souvent posé la question. Je ne regrette pas mais je me demande pourquoi! Non en fait… je crois que j’en avais assez de… j’avais envie de mon indépendance et ben j’ai eu l’opportunité à un moment de… et pis j’ai dit comme çà, je vais gagner ma vie. Et je crois que c’est cet ensemble de choses qui a fait que je…
  Marianne: c’est souvent le cas de toute façon. Soit c’est… ben c’est financier… soit financier, soit la liberté ou les deux, qui font le choix de l’armée, oui c’est vrai.
  Serge: mais bon, je ne regrette pas hein! J’aurais pu avoir une carrière tout à fait différente si j’avais continué, j’aurais fait un métier tout à fait différent. Bon est-ce que j’aurais été plus heureux ou moins, je sais pas mais, voilà donc c’est pour çà, je ne me pose pas la question, trop de savoir si j’étais pas rentré dans l’armée, qu’est-ce que j’aurais fait! Si çà se trouve je serais…
  Marianne: çà sert à rien.
  Serge: çà sert à rien et je ne regrette pas ma vie…
  Marianne: c’était juste une question pour savoir pourquoi.
  Serge: oui!
  Marianne: pas question que tu regrettes… y a pas besoin d’avoir de regrets, y a de bonnes choses aussi qui se passent dans l’armée.
  Serge: quoiqu’on fasse, il faut penser aux bonnes choses.
  Marianne: oui, j’ai réfléchi pas mal, mais je n’étais pas faite pour la « grande muette ». Pendant pas mal de mois j’y ai réfléchi mais…
  Serge: ‘idéal ce serait de pouvoir faire l’expérience pendant quelques années, puis se dire: «  bon, finalement, non, çà va pas! Allez, on revient en arrière et j’essaye autre chose! » Malheureusement, on ne peut pas. Il faut faire des choix, et puis après faut les assumer et… mais bon, l’armée, on n’y est pas lié, on peut quitter tout au long de sa carrière, avec plus ou moins de… d’avantages ou plus ou moins de difficultés, mais on peut la quitter, mais après c’est… faut la volonté, faut pas avoir peur de se lancer parce que… c’est vrai que l’armée à un côté sécurité, question salaire, et çà faisait un peu peur en général de retourner dans le civil. On se pose plein de questions comme çà.
  Marianne:, ben tu sais, la vie… c’est pas un chemin bien droit, tout tracé.
  Serge: non, non bien sûr, et puis il faut faire des choix et puis après les assumer en essayant de ne pas se tromper mais bon…
  Marianne: de toute façon, si on ne se lance pas, si on ne prend pas des risques des fois, ben on ne bouge pas… et puis, faut se lancer pour avoir quelque chose, sinon… on n’a rien. Bon, il y en a, çà leur convient, çà dépend les personnalités.
  Serge: bon ben écoute, je crois que on va arrêter sur ce…
  Marianne: sur ce sujet!
  Serge: parce que si on va plus profond, on va parler de…
  Marianne: oh mais tu sais que quand j’ai écouté le podcast qu’on a fait la semaine dernière, y a plein de choses qui me sont venues en tête… mais c’est vrai qu’il y a des sujets comme çà, oh! On peut parler pendant des heures et puis après on… parce qu’on peut pas penser à tout, mais des fois çà revient. D’ailleurs, j’ai remarqué une erreur que tu as faite…
  Serge: ah!
  Marianne: parce que quand j’ai réécouté, tu disais que dans l’armée, bon y a toutes les armes, y a la marine, y a l’armée de l’air, y a… je ne m’en rappelle plus moi-même… y a l’armée de terre, y a…
  Serge: la gendarmerie?
  Marianne: dans l’armée de terre il y a… mince, de quoi on a parlé la semaine dernière?
  Serge: ben y a plusieurs unités, y a les… oui, la cavalerie..
  Marianne: voila, c’est çà, c’est que les blindés et la cavalerie, c’est la même chose.
  Serge: je ne sais pas.
  Marianne: dans la cavalerie il y a… la cavalerie légère et cavalerie lourde, et dans la cavalerie lourde, ce sont les blindés. Mais çà fait partie de la cavalerie.
  Serge: oui d’accord…
  Marianne: De gaulle était un cavalier, c’est pour çà qu’il était assez imbu de sa personne et puis que… je me suis peut-être trompé en disant qu’il n’avait pas combattu avant. C’est pour çà que c’était déjà un diplomate dans l’âme. Voilà, la cavalerie légère et la cavalerie lourde.
Donc sur ce, je te souhaite une très bonne soirée Serge…
  Serge: oui, à toi aussi, merci beaucoup! Et puis ben, je te tiendrai au courant de l’évolution de mon… mon truc.
  Marianne: très bien
  Serge: ok, allez, bonne soirée!
  Marianne: bonne soirée Serge!
  Serge: bye, bye Marianne!

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