«Français LingQ Intermédiaire» 8

Développement personnel et auto-assistance

Диалог 8

  Steve: Bonjour Henri,
  Henri: Bonjour Steve,
  Steve: Bonjour, j’ai une question à te poser.
  Henri: Oui.
  Steve: En anglais, et j’imagine que ça existe aussi en français. Mais en anglais sur l’internet, il y a beaucoup de sites qui offrent des conseils, ce qu’on appelle en anglais, self help guides : Les dix meilleurs moyens d’organiser sa journée, les cinq meilleurs moyens de gagner de l’argent, de trouver une amie…enfin n’importe quoi. Est ce que ça existe aussi en français ?
  Henri: Oui, oui, oui bien sûr. Ca s’appelle… Le self help en français, ça s’appelle le développement personnel. Et oui ça existe en français. Je crois que c’est quand même beaucoup plus développé dans le monde anglophone, il y a énormément, c’est vrai qu’il y a énormément de sites qui te parlent, qui t’expliquent comment devenir quelqu’un de très riche, en bonne santé…quelqu’un de… Un autre site va te proposer de devenir un sportif en un rien de temps, c’est vrai que c’est quelque chose qui est assez présent. Je sais pas trop ce qu’existe en français mais j’imagine que oui ça… il doit y avoir ce genre de chose en tout cas c’est vrai que c’est une sorte de mouvement en ce moment d’essayer de sortir des livres ou de… de maintenir un site web sur le développement personnel.
  Steve: Souvent, il semble que souvent, c’est des listes qui sont populaires alors il semble qu’aujourd’hui les gens ils n’ont plus le temps de lire.
  Henri: Oui.
  Steve: Donc si vous écrivez quelque chose de très, très profond avec beaucoup de bons conseils, avec de bons exemples etc. et c’est trois pages de long, il y a personne qui va lire cela. Mais si vous avez dix points : un, deux, trois, quatre, cinq…Alors là, tout le monde va se précipiter dessus. Est ce que c’est la même chose en français ?
  Henri: Je sais pas trop comment est ce que ça fonctionne en… ce genre de site en français. J’ai pas lu énormément de choses là dessus en français. Ce que j’ai lu c’était un livre, d’ailleurs je l’ai lu en anglais malheureusement, malgré le fait que ce soit un livre français, qui était… qui justement était tout à fait différent de ça, pas …c’était pas comment bien se sentir dans sa peau en 5 points ou c’était un livre qui s’appelait «Plaidoyer pour le bonheur » fait , écrit par un moine bouddhiste qui s’appelait Mathieu Richard, quelqu’un d’assez remarquable, c’est un ancien scientifique français qui est parti au Tibet. Et ce livre était vraiment pas mal et change beaucoup de… du livre de développement personnel typique qu’on trouverait en librairie ou du site web.
  Steve: C’est un compagnon du dallai lama ?
  Henri: Oui voilà. Ah tu le connais ?
  Steve: Ah oui, oui, j’ai vu, j’ai vu un peu, je n’ai pas lu le livre mais ….et qu’est ce qu’il propose ?
  Henri: Ah, il ne propose pas spécialement quelque chose, il explique comment fonctionne la méditation chez les bouddhistes, pourquoi ils pensent que ça marche. Ce livre est assez intéressant parce que c’est pas du tout un livre moralisateur ou qui prétend fournir une recette miracle. C’est plus quelque chose, un livre qui va expliquer tous les mécanismes du bonheur, comment est ce que c’est compris dans la religion bouddhiste, comment ça a été compris au travers l’histoire, au travers de différents philosophes et même qu’elles sont les études, quels sont les résultats des études qui ont été faites sur le bonheur. Le bonheur… ce qu’il y a d’assez amusant c’est que oui, dans ce livre, j’ai découvert que les psychologues et les scientifiques se sont intéressés au bonheur que très, très récemment et ont commencé à faire des études pour savoir comment, qu’est ce qui rendait une personne heureuse.
  Steve: Mais le bonheur, à un certain niveau, c’est une… presque une réaction chimique?
  Henri: Oui. Notre cerveau…
  Steve: Par exemple, il est certain que si je fais du jogging, si je fais de l’exercice, je suis plus heureux après, parce que ça stimule la production d’endorphine, n’est ce pas… dans le cerveau. L’autre jour… j’aime beaucoup le chocolat français, je me rappelle plus du nom mais c’est une marque mais c’est bien meilleur que tous les Lindt et je sais pas quoi…Je vais te montrer c’est très très bon. C’est un chocolat français, quatre vingt cinq pour cent cacao, que j’achète…
  Henri: Ah oui
  Steve: Et c’est une qualité, mais c’est sensationnel, alors là j’en ai … je vais toujours à ce magasin, j’en achète cinq ou six, je vais… comment ça s’appelle … la caisse, à la caisse, et la dame derrière moi, elle me dit : « Ah, mais vous avez acheté le bonheur? », «Ah » je dis, « pourquoi? », «Ah, elle dit que c’est très bien connu que le chocolat rend heureux ».
Parce que le chocolat stimule la création, la production d’endorphines dans le cerveau. Je ne savais pas ça, je disais à la dame, je suis heureux juste en achetant le chocolat, même avant de le consommer… Oui
  Henri: C’est… Ben oui c’est vrai que c’est… le cerveau fonctionne et que c’est quelque chose de très chimique et que parfois les gens qui sont dépressifs, sans raison particulière, tout simplement parce qu’ils n’ont pas la bonne production d’endorphine ou… ça peut avoir plein de facteurs différents, c’est vrai que c’est assez …Mais… quand même le, ce qu’il y a de plus important, à mon avis, c’est d’être bien dans sa peau. Il y a des gens qui sont objectivement heureux et qui ont de réelles raisons d’être heureux. Après, c’est vrai qu’il y a des gens : Ah je me sens pas bien, je sais pas pourquoi. Ca va bien, j’ai rien fait de particulier mais ça va très bien.
  Steve: C’est vrai que, aussi que si on est sain dans son corps, on a d’avantage de chances d’être heureux dans son esprit.
  Henri: Bien sûr, bien sûr,
  Steve: Ca, c’est certain. Il y a une autre personne très intéressante quand on… puisqu’on discute du bonheur là, on s’est éloigné un peu du développement personnel, des listes de comment gagner de l’argent ou perdre du poids en même temps. Mais il y a un américain d’origine hongroise dont le nom est… même si je le vois devant moi je peux pas le prononcer mais il a sa théorie, en anglais on appelle ça la théorie du flow : F.L.O.W. Et pour lui, le bonheur, c’est quand on a un défi et ses compétences sont presque à la hauteur du défi. Donc, on arrive avec les outils, avec les compétences qu’on a, à dominer le défi. Bon, ça peut être l’étude d’une langue comme pour nous, enfin n’importe quoi … si le défi n’existe pas, alors là on est ennuyé. Et si le défi est trop fort, on n’y arrive pas, alors là on est frustré.
  Henri: Oui
  Steve: Mais quand on est dans cette zone de, ce qu’on appelle de flow, où le stimulus, le défi est juste au niveau voulu, on peut en fait résoudre les problèmes alors là on est très heureux. Est-ce que tu as entendu parler de ça ?
  Henri: Oui, je… justement dans son livre Mathieu Richard en parle, de cet état de flow, oui qui est une sorte d’état presque second, où on est complètement dans son problème et où tout va bien parce qu’on est complètement…on est … c’est comme l’artiste avec sa peinture, le cycliste qui est…
  Steve: Le programmeur.
  Henri: Oui, ben oui, le programmeur qui est là dans son… qui est en train de résoudre son problème, le mathématicien… Je pense que cet état, oui, est assez courant. Je pense que n’importe qui peut ressentir cet état à partir du moment où il y a quelque chose d’un peu prenant.
  Steve: Je crois que là ce flow est différent de ce que quelqu’un doit sentir, quand il ou elle consomme la marijuana par exemple, que je ne consomme pas mais… je veux dire, heureux en ayant pu faire face à des défis, c’est différent de, d’une espèce de sentiment de bonheur puisque rien ne se passe. On est tout simplement paisible. Un état que je ne connais pas d’ailleurs.
  Henri: C’est… je crois que c’est le problème de la drogue qui est en fait… s’injecter des substances chimiques dans le cerveau pour ressentir quelque chose, c’est du plaisir et c’est pas du bonheur… Le bonheur et le plaisir sont à mon avis deux choses séparées puisque évidemment quand on prend… on peut prendre du plaisir à… à peindre un beau tableau, à résoudre un problème…
  Steve: Se balader dans la foret, par exemple.
  Henri: Oui bien sûr, c’est ça.
  Steve: Voir la nature… mais là ce sont des stimulus naturels.
  Henri: Oui
  Steve: Et qu’on peut répéter sans des conséquences néfastes, ce qui n’est pas le cas avec la drogue.
  Henri: Oui, puis c’est quelque chose qui est, entre guillemets, le plaisir est donné… c’est le cerveau qui se donne du plaisir à lui-même puisque le fait d’apprécier… d’apprécier d’être dans la nature, c’est quelque chose… c’est le cerveau qui interprète tout ça et qui se dit bah non, c’est bien là, je suis là où il faut, je suis au milieu de la nature. C’est vrai que c’est à mon avis quelque chose qui est assez très différent et même si toutes les formes de plaisir sont souvent comme ça, le plaisir charnel, le fait de manger… Tout ça, finalement, c’est des substances qui vont créer le plaisir, c’est pas vraiment un plaisir intellectuel pur. Steve: Oui. Et enfin, être dans la nature… on peut en faire autant qu’on veut, on s’en lasse pas. On peut passer la journée, on peut passer une semaine alors que manger, oui, j’aime bien la tarte tatin que ma femme fait. C’est très bon mais si j’en mange un morceau avec un p’tit calvados, Fini, ça suffit!
  Henri: Oui. Mais je crois que c’est à peu près ce qui définit tous les plaisirs. C’est-à-dire qu’au bout d’un moment il y en a trop et on peut plus… on peut plus en consommer.
  Steve: Oui. Par contre, le plaisir, par exemple, d’apprendre des langues, puisque nous, nous sommes dans ce domaine…
  Henri: Oui.
  Steve: …nous aimons bien les langues. Non seulement on peut atteindre ce… cet état de flow, c’est à dire, ce qu’on entend, on lit… on lit dans une langue étrangère, on arrive à comprendre. Il y a six mois on comprenait pas, maintenant on comprend… et ben je trouve ça… c’est très enrichissant. Donc, non seulement, on apprécie l’activité d’étudier la langue elle-même et nous, à LingQ, on met beaucoup l’emphase sur l’idée d’avoir du plaisir à ses études. C’est ça qui est important. Si on n’a pas du plaisir dans l’étude de la langue on ne va pas continuer. Mais non seulement donc, on a le plaisir de pouvoir répondre au défi, de lire cette langue, en principe, cette langue étrangère ; mais, à la fin de ce processus, on a quelque chose, on a appris quelque chose, on a créé quelque chose. Donc on est deux fois bénis: le plaisir de l’activité et le résultat qu’on a à la fin…
  Henri: L’enrichissement personnel…
  Steve: L’enrichissement, oui.
  Henri: Qui est quelque chose de réel parce que apprendre une langue. Évidemment, peut être que… c’est rare, à mon avis c’est rare que quelqu’un n’ait jamais l’usage d’une langue quand on apprend on langue même quand on le fait pour le pur plaisir on a toujours… on en a toujours l’usage.
  Steve: On en trouve. On trouve des usages. Mais je crois que ça doit être la même chose pour toi, en tant que programmeur qui a un problème. Je crois que c’est très créateur parce qu’il faire créer quelque chose de rien et tu ne consommes pas beaucoup de matières premières, il y a pas de pollution là, sauf l’électricité que tu consommes. Puis il y a aussi la chaise qui s’abime…
  Henri: Voilà! Qui s’abime! Au bout de dix ans, il va peut être falloir la changer…
  Steve: Oui. Ok! Ben c’est très intéressant, on a parlé du développement personnel et du bonheur. Merci beaucoup et à la prochaine!
  Henri: Merci Steve, à la prochaine!

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