CHANTEFABLES

LE GNOU

Pan! Pan! Pan! Qui frappe à ma porte?
Pan! Pan! Pan! C’est un jeune faon
Pan! Pan! Pan! Ouvre-moi ta porte
Pan! Pan! Pan! Je t’apporte un paon
Pan! Pan! Pan! Ouvre-moi ta porte
Pan! Pan! Pan! J’arrive de Laon
Pan! Pan! Pan! Mon père est un gnou
Né on ne sait-où,
Un gnou à queue blanche
Qui demain dimanche,
Te fera les cornes,
Sur les bords de l’Orne.

LA SAUTERELLE

Saute, saute, sauterelle,
Car c’est aujourd’hui jeudi.
Je sauterai, nous dit-elle,
Du lundi au samedi.

Saute, saute, sauterelle,
A travers tout le quartier.
Sautez donc, Mademoiselle,
Puisque c’est votre métier.

LE L LÉOPARD

Si tu vas dans les bois,
Prends garde au léopard.
Il miaule à mi-voix
Et vient de nulle part.

Au soir, quand il ronronne,
Un gai rossignol chante
Et la forêt béante
Les écoute et s’étonne,

S’étonne qu’en ses bois
Vienne le léopard
Qui ronronne à mi-voix
Et vient de nulle part.

LE PÉLICAN

Le Capitaine Jonathan,
Étant âgé de dix-huit ans,
Capture un jour un pélican
Dans une île d’Extrême-orient.

Le pélican de Jonathan,
Au matin, pond un œuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnamment.

Et ce deuxième pélican
Pond à son tour, un œuf tout blanc
D’où sort, inévitablement
Un autre qui en fait autant.

Cela peut durer pendant très longtemps
Si l’on ne fait pas d’omelette avant.

L’HIPPOCAMPE

Gloire! Gloire au bel hippocampe,
Cheval marin, cheval de trempe,
Qu’aucun jockey n’a chevauché,
Qu’aucun cocher n’a harnaché.

Hip! Hip! Hip! Pour l’hippocampe.

Gloire! Gloire au bel hippocampe.
Dans une poche, sur son ventre,
Il porte et il couve ses œufs.
Là, ses petits sont bien chez eux.

Hip! Hip! Hip! Pour l’hippocampe.

LA GIRAFE 

La girafe et la girouette,
Vent du sud et vent de l’est,
Tendent leur cou vers l’alouette,
Vent du nord et vent de l’ouest.

Toutes deux vivent près du ciel,
Vent du sud et vent de l’est,
À la hauteur des hirondelles,
Vent du nord et vent de l’ouest.

Et l’hirondelle pirouette,
Vent du sud et vent de l’est,
En été sur les girouettes,
Vent du nord et vent de l’ouest.

L’hirondelle, fait, des paraphes,
Vent du sud et vent de l’est,
Tout l’hiver autour des girafes,
Vent du nord et vent de l’ouest.

LA COCCINELLE 

Dans une rose à Bagatelle
Naquit un jour la coccinelle.
Dans une rose de Provins
Elle compta jusqu’à cent-vingt.
Dans une rose à Mogador
Elle a vécu en thermidor.
Dans une rose à Jéricho
Elle évita le sirocco.
Dans une rose en Picardie
Elle a trouvé son paradis:
Coccinelle à sept points,
Bête à bon Dieu, bête à bon point.

LES HIBOUX

Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants, leurs petits choux,
En les tenant sur les genoux.

Leurs yeux d’or valent des bijoux,
Leur bec est dur comme cailloux,
Ils sont doux comme des joujoux,
Mais aux hiboux point de genoux!

Votre histoire se passait où?
Chez les Zoulous? les Andalous?
Ou dans la cabane Bambou?
À Moscou ou à Tombouctou?
En Anjou ou dans le Poitou?
Au Pérou ou chez les Mandchous?

Hou! Hou!

Pas du tout c’était chez les fous.

LA CHAUVE-SOURIS

À mi-carême, en carnaval,
On met un masque de velours,
Où va le masque après le bal?
Il vole à la tombée du jour.
Oiseau de poils, oiseau sans plumes,
Il sort, quand l’étoile s’allume,
De son repaire de décombres.
Chauve-souris masque de l’ombre.

Комментировать

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *