«Français LingQ Intermédiaire» 30

Serge & Marianne — Consommation d’alcool

Диалог 30

  Marianne: Bonjour Serge.
  Serge: Bonjour Marianne.
  Marianne: Comment vas-tu?
  Serge: Très bien.  Et toi?
  Marianne: Ça va bien.
  Serge: Ça va?
  Marianne: Donc, aujourd’hui, tu veux…
  Serge: Oui.  Oui.
  Marianne: … parler d’un sujet assez sérieux quand même…
  Serge: C’est sensible.  Oui.
  Marianne: Sensible, oui.
  Serge: Oui.  Parce que, en fait, Anne, ma fille qui fait ses études de Médecine, elle fait de la colocation avec une amie qui fait aussi des études de Médecine et il lui est arrivé quelque chose, là, cette semaine.  Je crois que c’était Mercredi soir ou… oui, je crois que c’était Mercredi soir, bien, comme elle rentrait en week-end aujourd’hui, bien, elle nous a raconté un petit peu ce qui s’est passé.  Sa copine qui fait Médecine, bon, a réussi sa première année donc, cette année, elle a attaqué sa deuxième année.  Ma fille, qui avait raté sa première année, a recommencé sa première année.  Donc, elles vivent toujours ensemble, dans le même appartement, elles ont chacune leur chambre, mais elles n’ont pas les mêmes cours.  Donc elles n’ont pas des horaires tout à fait identiques.  Et puis, donc, sa copine, qui est une très, très bonne copine puisqu’elles se connaissent depuis… depuis qu’elles sont au lycée, hein, depuis la classe de seconde, je crois, elles se connaissent, elles sont très, très bonnes copines.  Voilà.  Et puis, donc, ce Mercredi soir, sa… son ami, donc, était de sortie avec les gens de son cours.  Bon, ils avaient organisé une petite fête, je ne sais plus quelle occasion exactement, enfin, ils trouvent souvent beaucoup d’occasion, en fac de Médecine, pour faire la fête.  Et, ma fille, elle, n’avait pas prévu de sortir.  Elle était… elle était restée, et puis, bon, elle avait travaillé un peu le soir et puis elle s’était couchée.  Et puis elle a reçu un coup de fil à… aux alentours d’une heure du matin, je crois — minuit, une heure – des copines de son amie, qu’elle connaît aussi, d’ailleurs, qui ont dit : « Écoutes, on a un souci avec Maëlys, » — c’est le prénom de sa copine – « … on a un souci avec Maëlys, elle est complètement bourrée. »  C’est-à-dire, bon, elle était complètement saoule et elle a dit : «On ne sait absolument pas quoi faire.  On est à pied.  Qu’est-ce qu’on peut faire parce que sinon on va être obligé d’appeler le SAMU.»
  Marianne: Et c’était loin de l’appartement?
  Serge: Oui, c’était…  Bien, oui, oui, mais enfin, étant donné que ma fille a une voiture, elle a… ce n’était pas un gros problème.  Bien, elle a dit : « Bon, bien, écoutes, il n’y a pas de problème.  Je vais la récupérer, je la ramène, je la couche et puis il n’y a pas de soucis. »  Et donc, elle est allé la chercher.  Mais, en fait, elle ne s’attendait pas à ce qu’elle soit vraiment dans cet état.  Parce qu’elle était… quand elle nous en a parlé là, elle a dit : « Elle était au… je ne sais pas… au bord du coma éthylique. »  C’était vraiment… elle était quasiment inconsciente.  Alors, bon, ils ont pu la mettre dans la voiture – c’est une deux portes donc ce n’était pas bien facile pour la mettre derrière – enfin, ils l’ont installée derrière et puis, bien, Anne donc, l’a ramenée à l’appartement et il y a très peu de place pour se garer dans les rues là-bas c’est… ce n’est pas facile.  Donc elle n’a pas pu se garer très près.  Elle était assez loin de l’appartement.  Et, plus moyen de réveiller sa copine.  Elle était complètement comateuse et, donc, elle essayait de la réveiller.  Dans un demi sommeil, elle se réveillait plus ou moins, sa copine.  Puis bon, bien, ce qui devait arriver est arrivé.  Elle a vomi dans la voiture et ma fille ne pouvait pas la sortir.  Et, du coup, bien, elle est restée avec elle jusqu’à 6 heures du matin, dans la voiture.  Et puis après, sur le matin, elle a réussi à la réveiller et puis, bien sûr, elle ne se souvenait de rien.  Puis elle l’a ramenée à la maison puis après, bien, quand elle a été complètement… quand elle a récupéré, elle a… bien, elle lui a expliqué et puis…  Voilà.  Donc, moi…  C’est pour ça que j’avais envie qu’on parle de l’alcool chez les jeunes parce que je crois que c’est un phénomène qui est…
  Marianne: De plus en plus d’actualité.
  Serge: Et, comme toi, tu travailles dans l’enseignement, hein, dans un…  Tu…  Bon, tu es… tu connais peut-être aussi le problème puisque tu as… tu as peut-être eu aussi l’occasion de le voir des jeunes puisque…
  Marianne: Oui, oui.
  Serge: Je voulais savoir ton opinion là-dessus et puis… si vraiment on est arrivé à un point de…  Je sais qu’en Angleterre, ils ont très, très, très gros problème avec ça.  Ils appellent ça « binge drinking », je crois, et j’ai l’impression, bien, que le phénomène, bien voilà, il arrive en France et…
  Marianne: Il se développe.  Oh!  Ça fait quelques temps mais ça se développe.  Et comme on dit que le vin est la boisson la plus consommée en France, chez les jeunes, c’est surtout les alcools beaucoup plus forts qu’ils consomment.
  Serge: Oui.
  Marianne: Au lycée, il y a un internat et il est arrivé que des bouteilles, que ce soit de vodka, de bière ou autres soient retrouvées.  Donc, dans ces cas-là, il y a des sanctions, il peut y avoir des exclusions provisoires.  Mais ça démontre quand même que, à 17 ans, 18 ans, enfin, les jeunes consomment de plus en plus des alcools forts comme ça.
  Serge: Des alcools de plus en plus forts, c’est des…  Parce que, bon, le vin, bon, ce n’est pas… je ne veux pas dire que c’est… c’est bien de boire du vin, surtout quand on est jeune mais c’est reconnu que le vin à petites doses et le bon vin n’est pas forcément mauvais pour la santé.  Hein?  Il y a des médecins qui recommandent d’ailleurs, pour les adultes, hein, du moins, un verre de vin par jour.  Enfin, ce n’est pas du tout néfaste.
  Marianne: Oui mais il y a une différence entre boire, bien, que ce soit un verre de vin, comme ça pour le plaisir ou même un verre d’alcool plus fort.  Mais l’alcoolisme où vraiment, là, c’est en abus, c’est une chose différente.  Et, je ne sais pas exactement, mais je crois que c’est plus d’un jeune sur cinq qui consomme régulièrement de l’alcool.
  Serge: Et quand tu dis jeune, c’est quel âge?
  Marianne: Jeune?  Ça peut être, oh, 17, 18, 20 ans.  Même…  Oui, 17… 17, 18 mais ça commence de plus en plus tôt maintenant.  Il peut y avoir des jeunes à 14 ans, 15 ans qui boivent de l’alcool en excès.  Et puis, beaucoup associent la fête avec l’alcool.
  Serge: Oui.  Bien voilà.
  Marianne: Donc ils ne peuvent pas aller en fête sans consommer de l’alcool en excès.
  Serge: Oui.  C’est vrai que c’est… c’est…  En fait, oui, c’est…  Et puis, bien souvent, il y a aussi cigarettes et voir même plus, drogue et tout.  C’est…
  Marianne: Oui.
  Serge:  Je ne comprends pas qu’on puisse, je ne sais pas, agir comme ça.  Je dois… j’ai de la chance peut-être moi, avec Anne, avec ma fille, parce que, question de ça, elle est vraiment… on peut lui faire confiance, en plus.  Et, bien souvent, en plus, c’est elle qui joue le rôle de Sam.  Donc, c’est la personne qui est chargée de ne pas boire puis qui sera chargée de ramener les autres à bon port, en voiture.  Et je t’assure que tu peux lui faire confiance.  Si elle a été choisie pour faire le Sam, elle ne va pas boire une goutte d’alcool.
  Marianne: Oui, elle a le sens des responsabilités.  Elle est…
  Serge: Voilà.  Et, pourtant… et je sais qu’elle s’amuse mais, quand elle sort avec ses… en boîte ou peu importe, elle est capable de s’amuser mais vraiment comme une folle mais sans boire une goutte d’alcool.  Elle n’a pas besoin de ça.  Et c’est vrai que, j’ai l’impression, bien, les jeunes, c’est…  Pour pouvoir s’amuser, ils ont besoin de boire, alors…  Est-ce que c’est pour avoir confiance en eux?  Je ne le sais pas.
  Marianne: Certains, peut-être.  Certains veulent faire comme les autres.  Ou ils veulent se montrer.  Et d’autres peut-être pour, oui, combattre… que ce soit une angoisse, une timidité…
  Serge: C’est d’autant plus surprenant… c’est que, sa copine a… bon, elle est très mignonne, elle n’est pas timide, elle est… enfin, elle est d’un naturel joyeux.  Enfin, je ne sais pas, elle a… bon, on ne connaît pas… on ne connais pas forcément la vie des gens, hein, quand on ne les fréquente pas mais…
  Marianne: Ou alors elle a été entourée…
  Serge: Oui.  Mal entourée?  Je ne sais pas.
  Marianne: Des fois, il suffit de pas grand-chose.  Peut-être que… bon, elles étaient en groupe, elles ont… elles ont dû, je ne sais pas, boire pas mal de bière… de verres, quand même…
  Serge: Je pense qu’elles ont… oui, elles ont bu beaucoup, oui.
  Marianne: Et puis, elle peut-être, je ne sais pas si elle a l’habitude de boire ou pas…
  Serge: Enfin, j’ai bien peur…
  Marianne: Un verre après l’autre, eh bien…
  Serge: J’ai bien peur qu’elle ait un petit peut trop l’habitude déjà, à son âge et…
  Marianne: Mais pour être à ce point-là comateuse, c’est… elle a dû prendre pas mal.  Hein?
  Serge: Oui.  Là, de toute façon, elle a… elle a dit… elle n’arrivait pas à la réveiller et, quand elle a réussi enfin, elle ne se souvenait de rien et, enfin bon, elle a vu le résultat puisque, bon, ma fille, elle lui a dit… elle lui a donné un sceau et bien…puis elle lui a fait comprendre.  Elle lui a dit : « Bien, voilà, tu sais ce qu’il te reste à faire. »  Et puis, là, quand elle a vu les dégâts, effectivement, elle a…  Mais, bon, c’est… je veux dire, c’est trop tard.  C’est facile.  Alors, là, on a beau s’excuser parce qu’elle s’est… elle se confondait en excuses mais, je veux dire, c’est un peu facile.
  Marianne: Et le problème, c’est que ça peut recommencer.
  Serge: Voilà.  Ça peut recommencer.  Et puis, le problème, c’est que ma… elles sont en colocation.  Et puis, la colocation, il y a des règles.  Hein?  Je veux dire, les parents se portent garants pour leurs enfants mais pour… la colocation, c’est comme ça : on se porte garant pour l’autre aussi.  En cas de non paiement, je veux dire… alors…
  Marianne: Oui.
  Serge: Bon.  Enfin, je… franchement, je suis surpris que, comme ça, qu’on puisse boire, je ne sais pas…
  Marianne: Je ne sais pas pourquoi il faut que des gens comme ça boivent en excès, surtout pour faire la fête comme… c’est la fête : l’alcool.  Il n’y a pas de…  Mais il est possible de… il est possible de boire… tu bois un repas, tu bois un verre de vin…
  Serge: Oui, oui, oui.
  Marianne: … tu bois un apéritif, tu bois quelque chose mais je dis que chacun doit connaître ses limites.  Il sait à… jusqu’à quel point il peut boire.  Donc, après, il faut s’arrêter.  Quel est le but, après, d’être saoul?  Quel bien il y a après?
  Serge: Oui.  Oui.  Là, elle avait bien dépassé les limites.  Allègrement.
  Marianne: Puis, en plus, cette consommation les expose de plus en plus aux accidents, à la violence.  Parce que, ça aussi, la violence chez les jeunes et les accidents, le nombre de morts chez les jeunes augmente, hein.
  Serge: Oui.  C’est souvent… oui, bien souvent, c’est… la base, c’est à cause de l’alcool.  Oui, c’est vrai.  Oui.  Et puis on peut devenir très vite accro, je pense, hein.  Un petit peu comme la cigarette ou la drogue, accro à l’alcool.  Et puis, quand on commence, bien, c’est vrai, à 17, 18 ans, ça ne laisse rien présager de bon parce que…
  Marianne: Mais ça dépend de la volonté des personnes.
  Serge: Mais enfin, à 17 ans, quand on commence à boire, je pense qu’on ne doit pas spécialement avoir une volonté de fer.  Enfin, je ne le sais pas.  Que ça arrive par accident, effectivement, pris dans la fête, je veux dire, bon bien…  Je ne sais pas, par exemple, quand elle a eu le résultat de son examen, je pense que là, c’était vraiment une occasion d’aller faire la fête et puis, là, effectivement, on peut se laisser aller et puis aller un petit peu trop loin.  Mais, là, même pas.  Elle n’a pas… je sais qu’elles n’avaient pas… bon, c’est peut-être du fait qu’Anne, elle, n’avait pas réussi.  Donc ça… elle avait eu du mal à… peut-être à se laisser aller faire la fête, sa copine.  C’est vrai que quand sa meilleure amie échoue…  Bon.  Mais enfin…  Voilà.  Et puis, du coup, on, j’ai regardé sur Internet ce qu’ils disaient de ça et je suis tombé par hasard, donc, sur un… le compte-rendu d’un… il y a eu un procès, là, il y a… je crois qu’il a eu lieu aujourd’hui, là, une personne qui a été condamnée à 2 ans de prison fermes pour, bien sûr, conduite en état d’ivresse mais, bon, il a… cette personne a tué quelqu’un d’autre, un jeune de 16 ans qui était en mobylette ou en moto.  Et, donc, cette personne avait bu… alors, je ne pouvais pas le croire, j’ai dit : « Mais c’est impossible!  Moi, si je devais boire ça, mais, je crois que je meure avant! »… il avait bu 3 doubles Ricards, c’est-à-dire, ça fait 6 Ricards, on va dire, qui est un alcool… un apéritif qui est très fort, il avait bu 10 bières, alors bon, pour peu que ce soit des bières un petit… Belges ou qui sont réputées pour leur degré d’alcool un peu plus élevé que les nôtres, et après, ça ne lui avait pas suffit, il avait bu 3 whiskeys.
  Marianne: Wow!
  Serge: Et le gars, il l’a reconnu au tribunal, hein, il s’est souvenu.  Il a reconnu qu’il avait bu tout ça.  Et le gars, il a pris… la personne, elle a pris le volant et puis, bien sûr, bon bien, l’accident, voilà.
  Marianne: C’est de la folie.
  Serge: C’est de la folie, oui.  C’est de la folie et…
  Marianne: Le problème, c’est qu’ils risquent, bon, d’avoir un accident et de se tuer ou alors de se blesser eux-mêmes mais le pire, c’est qu’ils occasionnent des accident avec les autres personnes.
  Serge: Et donc, ce phénomène qui… en Angleterre, donc… puis j’avais lu aussi un article là-dessus, en Angleterre, ça va même plus loin, c’est que les jeunes se réunissent dans le but de se saouler, et de se saouler le plus vite possible avec l’alcool le plus fort possible et voilà.  Et puis c’est un… les filles comme les hommes, comme les garçons.  Je veux dire, il n’y a pas…
  Marianne: Et c’est un jeu?
  Serge: Et voilà.  Et c’est… alors, est-ce que c’est un défi?  Est-ce que c’est pour défier quelqu’un, la police?  Je ne sais pas.  Et j’ai vraiment l’impression que, bien, ce phénomène, il arrive en France, quoi.  Quand je lis ce qui arrive, ça fait un petit moment d’ailleurs que…
  Marianne: J’ai vu un documentaire, bon, il y a un certain temps et c’était sur l’Angleterre là, les jeunes qui boivent.
  Serge: Oui, c’est ça.
  Marianne: On voit dans la rue… oui, garçons et filles, hein, comme tu dis.  Dans l’état qu’ils sont, c’est…
  Serge: C’est impensable.  Hein?  Moi, je me souviens, jeune, avoir… oui, on faisait la fête.  Je me souviens avoir bu plus que la normale mais jamais, jamais au point de…
  Marianne: Et encore, si ça t’arrive une fois, bon, tu fêtes quelque chose, bon…
  Serge: Oui, oui, oui.
  Marianne: … ça t’arrive.  Mais régulièrement?  Quand même, c’est autre chose.
  Serge: Exemple, de se réunir dans le but de le faire, c’est encore pire.  Quand ça arrive, comme tu dis, par accident parce que, bien, c’est dans l’ambiance… bon, je ne veux pas excuser mais c’est… je veux dire, il y a des circonstances atténuantes.  Mais là, de se réunir, acheter l’alcool fort pour vraiment se détruire, parce qu’en fait c’est le but du jeu.  Hein?  Alors, quand elle nous a raconté ça, et du coup elle en a pleuré parce qu’elle s’est retrouvée à 6 heures du matin ou 5 heures du matin, elle ne savait plus quoi faire et elle a eu besoin de parler à quelqu’un et je crois qu’elle a appelé une copine.  Parce qu’elle était en larmes tellement ça l’a…
  Marianne: Puis elle a dû avoir peur aussi.  Hein?
  Serge: Oui, puis, je veux dire…  Et là, bien, alors je lui ai dit…  C’est vrai que je ne sais pas j’aurais fait à sa place.  Parce que, après coup, c’est facile.  Ma femme lui a dit : « Oui mais tu as failli…  Tu n’avais qu’à appeler ses parents. »  Je ne vois pas ce qu’ils auraient fait de plus.  Ils habitent… ils étaient à 40 kilomètres.  Donc le temps qu’ils aillent là-bas, ça ne faisait pas…  Voilà.  Et alors bien sûr, le lendemain, tu sais, les fameuses promesses d’alcooliques : « Oh!  C’est fini.  Je ne boirai plus. »  C’est ce qu’on dit toujours après une bonne cuite.  C’est ce qu’on dit et puis la mémoire est courte et sélective et puis je crois que… à la prochaine occasion, bien, si elle se laisse aller…  Enfin, voilà, c’est quand même…
  Marianne: Et le problème c’est que ça peut… si ça… en continuant comme ça, ça peut détruire… les détruire eux-mêmes physiquement mais aussi leur vie dans le futur.
  Serge: Ah, oui!  Je pense, oui, le… ils se détruisent, oui, physiquement.  Le foie, tout ça, c’est…  Et puis après, bien oui, pour avoir une vie sociale après, une vie équilibrée, ce n’est pas possible.  Tu ne peux pas te permettre d’avoir des enfants quand… si tu n’es pas… si tu n’as pas une hygiène de vie, en tous cas, sans l’alcool et ce genre de trucs.  Enfin…
  Marianne: J’ai entendu : « La seule espèce de jeunes en voie de disparition, c’est ceux qui ne boivent pas. »
  Serge: C’est malheureux.  Si c’est vrai, c’est malheureux, alors.
  Marianne: Malheureusement.  Et puis, souvent, bien, ceux qui ne boivent pas, si… ils se font entraîner par d’autres.  Donc il faut quand même avoir une certaine volonté pour ne pas faire comme tout le monde.
  Serge: Ou alors, ils sont mis à l’écart, hein.  Et puis…
  Marianne: Ou ils sont mis à l’écart, oui.  C’est la… chez les jeunes, c’est l’alcool et la drogue.
  Serge: Oui.
  Marianne: Parce que, au lycée, bon, quand même, c’est assez stricte, hein… mais il faut quand même bien… il y a des surveillants, c’est parce que sinon ce serait l’alcool et la drogue.
  Serge: Mais de toute façon, ce n’est pas… le lycée, ce n’est pas un vase clos, quoi.  Je veux dire… donc, il y a…
  Marianne: Non.
  Serge: Même si il y a des gens qui sont internes qui restent toute la semaine, je veux dire…
  Marianne: Ah bien, ils peuvent sortir.
  Serge: Voilà, ils peuvent sortir.  Et puis de toute façon, il y a d’autres qui peuvent rentrer et sortir tous les jours et qui peuvent toujours les approvisionner si ils veulent.  Donc je pense que ça ne doit pas être très facile non plus, au niveau d’un lycée, de surveiller tout ça, hein.
  Marianne: Non.  Il n’est pas possible…  Il y a toujours certains cas qui arrivent, hein.  Mais…
  Serge: Et puis, de toute façon, même de contourner la loi.  Je sais que les… dans les supermarchés ou enfin tous les trucs d’alimentation, je crois qu’ils n’ont pas le droit de vendre d’alcool aux mineurs.  Et je me souviens avoir vu, au petit supermarché qui est juste à côté de chez moi, une vendeuse qui avait refusé à… qui avait demandé, du moins, la carte d’identité à un jeune.  Elle le trouvait un peu jeune.  Je crois qu’il achetait une bouteille de vodka.  Et, le gars, il est là : « Bien je suis désolé, je n’ai pas de pièce d’identité. »  Elle lui a dit : « Bien, écoutez, je suis désolée.  Vous ne prenez pas l’alcool. »  Et, bon, elle avait raison.  Et, je veux dire, ce gars, il a été voir un copain après qui était plus âgé ou qui avait au moins ses papiers et puis c’est cette personne qui a été lui acheter.  Et puis voilà.  Donc ce n’est pas facile de toute façon à gérer ce problème.  Puis, bon, ça rapporte tellement d’argent de par les taxes que je dirais que l’État est un petit peu complice du phénomène.  Hein?  Parce que les taxes sur l’alcool ce n’est pas… ça doit être…  Je ne sais pas si c’est considéré comme produit de luxe.  Donc je pense que si les taxes sont à 30 pourcents… 33 ou 20, je ne sais pas.  Mais enfin, bon, c’est…
  Marianne: Mais je ne sais pas si la carte d’identité est demandée à…  enfin, chaque magasin, chaque personne dans le magasin.
  Serge: Non, non.  Mais…
  Marianne: On demande la carte d’identité…
  Serge: Non, non, non.  Mais c’est très rare.  Puisque je… c’est très rare, pour que le l’ais noté, effectivement, j’ai vu qu’elle l’avait fait.  J’ai dit : « Tiens, bien, c’est étonnant. »  Parce que c’est vrai qu’on ne voit pas souvent les…
  Marianne: Je n’ai jamais remarqué encore ça.  Par contre, tu me fais penser, quand je suis allée aux États-unis, là, au Michigan.  Une fois, bon, avec des amis, on a fêté la célébration de… enfin, de mariage.  Donc j’ai… on a acheté plusieurs choses et j’ai acheté une bouteille de champagne.  Mais, arrivé à la caisse, on m’a demandé… j’ai montré mon passeport pour prouver ma date de naissance.  « Je suis bien majeure.  Je peux. »  Et puis aussi, le premier jour où je suis arrivée, on a été dans un endroit pour manger un peu et puis, donc, on nous a demandé, à moi et puis la fille de notre ami, de savoir si on était bien majeures.  Donc on nous a demandé la carte.  À chaque fois, là-bas, dès que tu achètes de l’alcool ou que tu veux consommer de l’alcool…
  Serge: En tous cas, ça a l’air plus stricte.  Donc c’est déjà…
  Marianne: Ah oui.  Parce que, à chaque fois.  À chaque fois.  Deux fois dans le magasin j’ai voulu acheter, donc, un alcool et, donc, on m’a demandé… donc j’ai montré mon passeport.  Et puis, le premier jour là, dans le petit restaurant, c’était pareil.  Oui, alors qu’ici, non, je n’ai jamais remarqué qu’on demandait…
  Serge: Non.  Mais enfin pourtant, la loi interdit au… de vendre de l’alcool à des mineurs.  Mais c’est vrai qu’elle n’est pas… ce n’est pas facile à appliquer.  Je l’imagine bien, mais, bon…  En tous cas, je pense que… oui, aux États-unis, ils sont certainement plus stricts.  Est-ce que c’est plus efficace à l’arrivée?  Je ne sais pas mais…
  Marianne: Je ne sais pas mais ça peut être… ça restreint quand même.  Quoique…
  Serge: Oui, si ça peut restreindre, c’est… bon.
  Marianne: Enfin, dans un magasin, un jeune qui veut boire, il envoie un adulte ou un jeune qui est majeur, quoi.  Ça fonctionne.  Hein?
  Serge: Voilà.
  Marianne: Nous avons bien parlé de ça.  Malheureusement, je ne crois pas que ça va changer.
  Serge: Non.  Il n’y a pas de raison.  Je…
  Marianne: C’est malheureux mais…
  Serge: Malheureusement, oui.
  Marianne: Ok.  Eh bien!  Sur ce…
  Serge: Oui.  Sur ce, bonne soirée.  Et puis…
  Marianne: Je te souhaite aussi une bonne soirée, Serge.
  Serge: Oui, et puis on essayera de trouver un sujet un peu plus gai la prochaine fois.  Allez!
  Marianne: Oui, on verra.
  Serge: Oui.  Ok.  Allez!
  Marianne: Au revoir, Serge.
  Serge: Bye, bye.  Bonne soirée.

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