«Français LingQ Intermédiaire» 48-49

Serge & Marianne — Politique et corruption, partie 1

Диалог 48

  Marianne: bonjour!
  Serge: hello! Bonjour Marianne… bonsoir plutôt!
  Marianne: bonsoir! Alors, comment vas-tu?
  Serge: je vais moyennement bien.
  Marianne: moyennement bien?
  Serge: oui, j’ai une toux depuis presque une semaine, je n’arrive pas à me soigner. Je n’aime pas trop aller voir le médecin, j’essaye toujours de me soigner un petit peu avant par moi-même, et puis là tu vois, çà dure, çà dure, alors je crois que je ne vais pas y couper, je vais devoir aller voir un toubib, parce que…
  Marianne: oui, quand çà tombe sur les bronches, quand çà dure trop longtemps…
  Serge: voilà, oui! Cà ne sert à rien que je traîne çà encore trop longtemps.
  Marianne: çà fait combien de temps?
  Serge: là, çà fera une semaine samedi ou… et comme le week-end dernier en plus j’ai fait du vélo, tu sais quand tu fais par-dessus un effort, tu aspires beaucoup d’air frais, je pense que çà n’arrange pas les choses alors.
  Marianne: même ta voix à changé je trouve!
  Serge: ah oui! bien elle devient… à force de tousser, je dois être irrité, je ne sais pas… alors la voix devient de plus en plus grave, je pense.
  Marianne: oui
  Serge: j’ai une voix de ténor maintenant.
  Marianne: voilà…
  Serge: par contre, ne me demandes pas de chanter parce que…
  Marianne: c’est ce que je pensais!
  Serge: là, à mon avis, y a une autre tempête qui va se déclencher… des pluies torrentielles… oui voilà, et sinon, ta semaine s’est bien passée?
  Marianne: oh oui, çà a été…
  Serge: plus cool parce que la semaine dernière tu m’avais l’air un petit peu aussi fatiguée ou je ne sais pas…
  Marianne: oui aussi, c’était une semaine fatigante oui, dure et fatigante… j’étais fatiguée… bon là c’est pas une semaine de tout repos mais enfin, c’était… çà va. Oui, çà va… heureusement que je ne suis pas fatiguée toutes les semaines. Quand çà arrive, que je n’arrive même plus à bien parler, çà va pas là.
  Serge: oui! Donc je vois que tu n’écoutes pas notre président parler?
  Marianne: non
  Serge: c’est pas ton truc?
  Marianne: bien si, des fois je l’écoute mais là, ils vont sûrement en reparler demain, et puis dans les journaux ils vont en parler, donc je serai au courant de ce qu’il a dit. Mais, oh! c’est un discours d’une heure et demi.
  Serge: il va peut-être faire un petit discours mais après je crois qu’il y a des journalistes qui vont le cuisiner un petit peu. Il me semble que c’est sous forme de débat mais je n’ai pas trop suivi.
  Marianne: oui je crois que c’est…
  Serge: donc çà va pas durer… oui peut-être…
  Marianne: ils ont annoncé les journalistes qui vont…
  Serge: oui, voilà… qui vont…
  Marianne: l’interroger, le cuisiner, aux fers!
  Serge: aux fars, oui! Allez, dis nous tout! Qu’est-ce qui se mijote ? Bien de toute façon, le problème c’est qu’il ne pourra pads faire grand-chose parce que c’est vraiment mondial la crise donc…
  Marianne: oui
  Serge: je ne vis pas comment nous on pourrait continuer à fabriquer des voitures et à les vendre, continuer à fabriquer de l’électronique et la vendre alors que les autres n’arrivent pas, dans les autres pays, donc tout ce qu’on peut espérer, c’est limiter les dégâts… mais je ne sais pas pou…
  Marianne: oui mais le problème, c’est, comme on entend avec les syndicats, les associations, les différents enfin… les différents partis de l’opposition. Ils profitent de çà pour se mettre en avant, pour faire des grèves, manifester. Déjà ils ont prévu, suivant ce qu’il va dire, il va y avoir une grève le 10 je crois.
  Serge: oui, c’est prévu déjà.
  Marianne: mais enfin, suivant ce qu’il va dire, de toute façon peut importe ce qu’il dit
  Serge: oui
  Marianne: elle aura lieu bien sûr, çà c’est recta… c’est …
Serge : çà a toujours été un peu comme çà hein, Quel que soit le gouvernement au pouvoir, on a toujours réagi comme çà, j’ai l’impression en France…
  Marianne: ben pour faire des problèmes.
  Serge: systématiquement critiquer pour critiquer quoi.
  Marianne: oui
  Serge: c’est… le problème c’est çà, c’est quand… en parlant de la classe politique, ils ne sont pas tellement constructifs… je veux dire, ils critiquent pour critiquer, qu’on  soit de droite ou de gauche, quand on est au gouvernement, à l’assemblée nationale puisqu’ils ont des députés, ils sont là pour aider à construire quelque chose, à faire marcher quelque chose. Si c’est systématiquement casser quelque chose parce que c’est une proposition du parti qui est opposé, c’est stupide! Le problème c’est, je crois, c’est ce qui se passe.
  Marianne: c’est ce qui se passe oui!
  Serge: ce qui fait que c’est très dur de faire avancer le pays, de faire passer des réformes, de… tu vois en comparaison, avec Obama aux Etats-unis, apparemment sur les premières décisions qu’il voulait, il a eu plus de mal à convaincre son propre camp que le camp adverse… c’est quand même pas mal! Nous çà risque pas d’arriver hein?
  Marianne: non mais il y a une chose de différent avec les Etats-Unis, c’est que quelque soit le parti, ils recherchent ce qui pourrait être bien pour le pays.
  Serge: oui mais c’est çà le but du jeu je trouve…
  Marianne: oui mais pas en France!
  Serge: oui, pas en France, on fait pas çà, donc…
  Marianne: pas en France! Bien là, c’est la droite qui est au pouvoir et la gauche dans l’opposition, donc tout ce que la droite peut dire ou faire, la gauche est contre. Et inversement, quand c’est la gauche qui est au pouvoir, la droite est contre… donc, ils n’écoutent pas, ils ne recherchent pas à voir si çà peut être bien… si des propositions qui sont bien là ; que Sarkozi peut faire… non, non! C’est… il est pas possible d’être pour. Comme le ministre… comment il s’appelle… le nouveau ministre de l’immigration, celui qui a…
  Serge: oui, je ne sais plus le nom, oui mais le nouveau, effectivement.
  Marianne: là, tout à l’heure, ils ont parlé de lui, et ils ont dit l’ancien socialiste! ben je suis désolée, mais il est toujours socialiste… mais comme il est au pouvoir… enfin il est au…
  Serge: gouvernement
  Marianne: au gouvernement, alors çà va, il  a changé de camp… mais non c’est… il a ses idées, il est de gauche, mais il recherche ce qui pourrait être bien pour le pays.
  Serge: enfin bon, en l’occurrence ce soir, je ne vois pas trop ce que Sarkozi va pouvoir proposer comme solutions parce que…
  Marianne: d’après ce qu’ils ont dit…
  Serge: c’est vraiment uns crise tellement importante, tellement… qui touche tellement tous les pays du monde… tu vois, ils se sont réunis à… tous les grands du… tous les premiers ministres et présidents de pays à Davos, oui il n’y a pas très longtemps, y a de grosses, en général, d’habitude de grosses décisions qui se prennent là-bas et cette fois-ci ils sont sortis tous dépités, vraiment il n’en est rien ressorti parce que ils n’ont pas de solution à apporter et c’est là que çà devient inquiétant parce que on s’aperçoit que tous les pays les plus, disons les plus influents au monde, parce que tous n’étaient pas là, mais en tout cas les plus influents, ils se sont réunis et puis ils ont été incapables de trouver une solution adéquate enfin… la meilleure.
  Marianne: chacun essaye de trouver…
  Serge: et c’est là que c’est…
  Marianne: une manière de remonter les choses.
  Serge: c’est grave quoi! C’est très inquiétant.
  Marianne: mais d’après ce qu’ils ont dit, Sarkozi ce soir ne va pas proposer quelque chose de nouveau… il va surtout faire un discours pour rassurer.
  Serge: oui mais de la même façon, je ne vois pas comment déjà on peut…
  Marianne: être rassuré.
  Serge: être rassuré par un discours, je veux dire non!
  Marianne: quelqu’un qui va risquer de perdre son travail… un discours pou rassurer bon…
  Serge: c’est pas çà… exactement, alors bon, c’est pour çà que moi, moi non plus j’ai décidé que je n’allais pas regarder parce que effectivement, çà ne va rien apporter de concret, çà va créer que des polémiques, je pense donc, j’aime autant discuter avec toi… c’est vrai que je pense qu’il n’en ressortira rien de particulier.
  Marianne: non
  Serge: à part comme tu dis, oui de la rancœur et des trucs comme çà, donc c’est pas utile, çà ne fera pas avancer le pays en tout cas.
  Marianne: non, c’est sûr et certain. Comme là; il y a avec kouchner, il y a un… çà fait combien de temps? Deux jours qu’ils en parlent de ce livre qui est sorti?
  Serge: euh oui, parce qu’il a dû sortir, oui, y a deux ou trois jours, donc oui ils en parlent depuis deux ou trois jours.
  Marianne: oui, le scandale qui sort là, c’est… je ne sais pas si çà… s’il y a quelque chose de vrai dans ce qui est dit parce que… l’auteur, lui il dit que c’est vrai, y en a d’autres qui disent: « il n’y a aucune preuve ». Mais il y a une chose, je pense qu’aussi il y a un règlement de comptes, parce que Kouchner est un homme de gauche, il est au gouvernement de droite, donc il peut y avoir un règlement de comptes.
  Serge: Bien de toute façon il y a… la gauche, enfin certains de la gauche en profitent mais… je pense qu’il y a une part de vérité puisque moi je l’ai vécu indirectement. J’ai vu certaines choses par rapport à Kouchner. Il faut reconnaître que depuis qu’il est ministre, moi ce que je lui reproche, c’est que son langage n’est plus le même puisque du temps où il était impliqué dans médecins sans frontière, puisque je crois que c’est lui-même qui  a crée ce mouvement, il avait des propos quand même tout à fait différents. Je veux dire, c’était vraiment dans un but désintéressé qu’il faisait çà, pour vraiment aider les gens et quand il est rentré en politique, çà… bon, il est de gauche aussi, enfin théoriquement puisque bien qu’il ait des détracteurs maintenant à gauche, il a évolué déjà à ce niveau là et quand il est venu au gouvernement, là il a continué aussi à changer… un petit peu à… à tourner sa veste comme on dit. Mais moi, j’ai eu une expérience… enfin, des collègues à moi qui étaient sur le même théâtre d’opération à ce moment là, c’était quand la France, je ne me souviens plus trop en quelle année, est intervenue dans un pays d’Afrique où il y  avait la famine, la Somalie. Et donc, il y avait une guerre civile en plus, parce que c’est bien souvent ce qui provoque ou qui en tout cas amplifie les famines, et donc la France était présente militairement pour essayer de protéger les populations et pour apporter un peu d’aide humanitaire, ainsi que beaucoup d’autres pays. Et à cette occasion, donc il était venu, il avait déjà à ce moment-là, donc çà devait être sous Mittérand, il avait des fonctions au niveau du gouvernement quoi, c’était déjà un personnage important. Et donc, il était arrivé là-bas, en grande pompe, et en fait il s’est fait photographier en train de porter un sac de riz.
  Marianne: oui
  Serge: c’est pour çà que au niveau des Guignols de l’info, on le voit toujours avec un sac de riz, çà date de cette époque où il s’était fait photographier avec un sac de riz et tous les journalistes avaient mitraillé et après, bon c’était paru dans tous les journaux, Paris match, plus tous les autres journaux.
  Marianne: qui ne se rappelle pas de çà.
  Serge: voilà, bien en fait, les copains qui étaient sur place, ils m’ont dit: » ils ont viré tous les militaires qui bossaient depuis des jours à réellement porter des sacs de riz, lui il a mis son sac de riz sur l’épaule, il s’est fait prendre en photo, il a posé le sac de riz et puis il est parti. Et suite à çà, les militaires, ils ont repris le boulot à distribuer le riz et donc c’était un gros coup médiatique, donc voilà. Donc je pense qu’il y a probablement du vrai dans le livre mais il y a certainement du faux, parce que l’auteur a écrit beaucoup d’autres livres sur beaucoup de personnages politiques, sur des affaires et il est quand même assez controversé parce que dans quelques livres, il apporte absolument aucune preuve, dans d’autres, il a vraiment des preuves, faut en prendre et en laisser certainement. De toute façon, les avocats, ils sont sur l’affaire puisque je sais que apparemment, il pense qu’il va porter plainte, Kouchner, par l’intermédiaire de son avocat, donc après çà va être encore une bataille d’avocats et puis à la limite, çà va se terminer par un…
  Marianne: çà va être étouffé.
  Serge: …par un Euro symbolique en dommage et intérêts et çà leur aura fait de la pub parce que du coup, le livre il va se vendre très bien, et puis certainement que Kouchner va en sortir grandi puisqu’ils vont le blanchir ou peut importe, et puis voilà…
  Marianne: de toute façon, comme à chaque fois, c’est pas le premier qui a accusé ou… il y a des scandales comme çà… mais tous les hommes politiques, peu importe le parti…
  Serge: oui
  Marianne: …tous les hommes politiques se protègent entre eux. Ils sont copains, et devant ils font les rivaux. Mais des fois ils se balancent des petites piques comme çà, donc là y a le scandale… y a çà sur Kouchner mais si çà se trouve, dans une semaine y aura une autre réplique et puis c’est la droite qui va sortir quelque chose sur un homme de gauche.
  Serge: bien sûr
  Marianne: enfin! De gauche… qui n’est pas au gouvernement disons.
  Serge: oui, d’ailleurs c’est çà qui est un petit peu dommage, c’est que ils sont plus tellement crédibles parce que en fait, on s’aperçoit que c’est toujours une foire d’empoigne et puis, c’est toujours des conflit d’intérêts… je veux dire, le français dans tout çà, je pense qu’il est un petit peu oublié quoi! Ils pensent un peu trop à se placer au niveau de leur parti, c’est ce qu’on voit actuellement à gauche pour essayer de trouver un candidat qui pourra se présenter contre Sarkozi dans, bien dans trois, un peu plus de trois ans…
  Marianne: trois, oui trois ans.
  Serge: voilà, c’est çà… au niveau des hommes politiques, ils ne sont plus tellement crédibles, ce qui fait que les gens sont un petit peu dépités.
  Marianne: mais comme tu parlais de tes collègues en Afrique, y a beaucoup de choses qui pourraient être dites, que les militaires ont vues dans différents pays d’Afrique.
  Serge: le Rwanda par exemple.
  Marianne:  les pays… les différents gouvernements qu’il y a au pouvoir depuis toutes ces années, tout ce qui s’est passé, que ce soit magouille d’argent ou…
  Serge: oui
  Marianne: …autre
  Serge: ou diplomatique, il faut ménager la chèvre et le chou comme on dit.
  Marianne: oui et c’est toujours le peuple qui trinque. Parce que même les Africains, de l’argent qui était envoyé là-bas… ils demandaient quand il y avait des militaires français qui étaient dans ces pays-là, si la population leur demandait… qu’il y avait des émeutes ou quelque chose comme çà.
  Serge: oui, mais je crois qu’en Afrique, les politiques sont encore plus corrompus que chez nous, hein? En Afrique, c’est flagrant, on a vu des choses à Djibouti, enfin dans différents… justement en Somalie et en Ethiopie quand il fallait envoyer des, tout ce qui était humanitaire, enfin bien souvent c’était stocké dans des hangars et c’était le gouvernement qui le revendait en fait, il ne le donnait pas alors qu’on leur donnait parce que il y avait les rebelles qui étaient, qui pouvaient s’en emparer, donc fallait pas le donner, le distribuer comme çà.
  Marianne: mais le revendre
  Serge: c’est ce qui  se passe, mais y a plein de choses comme çà mais ils sont très corrompus en Afrique… maintenant, ils ont peut-être pris modèle sur les démocraties modernes comme le notre hein, je ne veux pas non plus dire que tout est de leur faute, ils ont regardé un petit peu comme çà se passait finalement et puis ils ont dit pourquoi on ferait pas de la même façon. Et puis nous, on n’y peut rien, à notre niveau on ne peut pas faire grand  chose.
  Marianne: non!

Serge & Marianne — Politique et Corruption, Partie 2

Диалог 49

  Marianne: comme y a une autre affaire en ce moment qui, dont on parle, c’est l’affaire du juge, celui qui était à Outreau là… comment il s’appelle… Burgaud! Le juge Burgaud. Tu as entendu non?
  Serge: oui, enfin je me souviens du nom du juge, mais dernièrement non, j’ai pas…
  Marianne: oui parce que… lui il dit que il a rien à se reprocher, qu’il a fait son travail parfaitement… et même ses avocats disent que maintenant, ils mettent çà sur… au niveau politique en disant que ils veulent l’éliminer. Mais en fait lui il va rien avoir, il y a eu une commission pendant des mois sur l’affaire d’Outreau… et puis lui, que ce soit le juge Burgaud ou… il y  avait un procureur aussi je crois et là en ce moment ils sont en train de rejuger çà et… tu parles, il va rien avoir.
  Serge: oui parce que en fait on lui avait reproché d’avoir… je ne sais plus comment on appelle çà au niveau du juge… l’instruction voilà… il avait mené son instruction un petit peu… pas à la va vite mais disons avec des… avec un parti pris, il avait…
  Marianne: oui
  Serge: …il avait considéré au début que la parole des enfants était sacrée, donc il avait été que dans cette direction, c’est-à-dire il avait fait une confiance aveugle aux enfants.
  Marianne: et puis à la famille aussi
  Serge: puis à la famille voilà, je crois que c’est ce qu’on lui a reproché.
  Marianne: ben il accusait sans preuve, et il y a eu beaucoup d’incohérences et il éliminait tout çà. Toutes les personnes à Outreau qui ont été en prison pendant des années, y a une personne qui est morte, les familles qui ont été…
  Serge: détruites.
  Marianne: éclatées, détruites oui! Moi y a une chose qui m’a… çà, çà m’est resté! Il y en a un, des accusés qui a été, donc accusé d’avoir violé son enfant alors qu’il n’était pas né! Il y avait juste à regarder les dates de naissance!
  Serge: et même çà, ils n’ont pas…
  Marianne: non mais çà, c’est absurde, çà c’est quelque chose qui… c’est complètement aberrent! Y a plein de choses comme çà que… la procédure de, d’instruction, les policiers, la manière… les assistantes sociales, tout çà, comment l’enquête a été menée! Y a un moment les enfants, y a quelques enfants qui avaient été interrogés et ils ont cité un cas, c’est que y en a un ou deux, ils accusaient tout le monde! Même dans la rue, tiens, untel, untel… il a fait çà. Bon après ils ont un peu écarté ce sujet là parce que… bon là c’était trop flagrant. Y a plein de choses comme çà qui… Je comprends pas cette affaire, comment çà s’est déroulé.
  Serge: y a une affaire qui s’est déroulée à Metz, alors celle-là je l’ai suivie, parce que à l’époque j’habitais à Metz. Les deux petits garçons qui se sont fait assassiner sauvagement vers une voie ferrée, et en fait, les soupçons se sont dirigés vers une personne, le fameux… Dils, je crois qu’il s’appelait, je ne sais plus son prénom…
  Marianne: ah oui! Patrick Dils!
  Serge: voilà, Patrick Dils qui était un jeune à l’époque, il avait seize ans, un truc comme çà.
  Marianne: seize ans oui.
  Serge: et en fait, tous les indices, les preuves, si on peut appeler çà des preuves, étaient contre lui. Cà paraissait tellement évident, et le commissaire de l’époque et donc tous les services de police, ils sont partis dans cette hypothèse que c’était lui le coupable et donc ils n’ont pas fait apparemment les investigations qu’ils auraient dû faire quand on découvre un meurtre, sans avoir d’indice sur un éventuel suspect, ils auraient dû faire des recherches dans toutes les directions et à priori y aurait, ils seraient passés certainement à côté d’éléments, d’autres preuves qui auraient pu justement innocenter ce Dils qui a été finalement libéré quinze ou seize ans après, finalement qui a été reconnu innocent, mais en fait on n’a toujours pas retrouvé le vrai coupable…
  Marianne: ben après quinze ans…
  Serge: maintenant c’est trop tard, puisque maintenant l’affaire elle date depuis je ne sais plus… donc voilà, au départ une enquête elle doit être faite scrupuleusement sans parti pris, c’est-à-dire sans… même s’il y a des preuves flagrantes contre quelqu’un, il faut quand même mener les investigations jusqu’au bout, c’est-à-dire suivre toutes les pistes même s’il y en a une qui paraît… qui est favorisée et qui paraît évidente parce que en fait on s’aperçoit que c’est pas forcément le cas et que l’évidence des fois c’est pas du tout ce qui s’est passé et puis on passe à côté de gens qui sont peut-être encore en liberté, des tueurs potentiel.
  Marianne: malheureusement il y a des partis pris. Et puis après, je crois qu’il avait avoué.
  Serge: les gendarmes, ils ont des moyens d’embrouiller les gens, de…
  Marianne: oui
  Serge: à la fin ils ne savent plus où ils en sont et puis ils seraient prêt à avouer n’importe quoi en se disant ben au moins…
  Marianne: après je serai tranquille
  Serge: je serai tranquille et puis ils auront ce qu’ils veulent et ouis quelqu’un qui reconnaît les faits n’est pas forcément coupable parce qu’il faut voir dans quelles conditions il a reconnu, maintenant s’il est pris en flagrant délit…
  Marianne: bon c’est différent
  Serge: c’est différent.
  Marianne: y a aussi une affaire avec une petite Anglaise, je ne sais plus comment elle s’appelait, et au départ…
  Serge: en Espagne non?
  Marianne: non, non c’était ici, c’était dans une maison de vacances, la fille elle devait avoir dans les douze ans je crois… c’était pas Anderson ou, je sais plus le nom, comment elle s’appelait. Et puis au départ il y a un sdf qui avait été accusé, et lui aussi il avait avoué. Puis au bout de quelques années avec l’ADN, ils ont découvert que ce n’était pas lui, donc il a été libéré, et puis… il y a eu un autre cas je ne sais plus où, et il y a quelqu’un qui a été arrêté et il aurait été relié avec l’affaire… je crois que c’est Anderson.
  Serge: c’est vrai que l’ADN c’est bien pratique.
  Marianne: oui mais il y a une chose qui ne va pas ici dans la justice, c’est que même sans preuve, quelqu’un peut être accusé, aller en prison, il peut être en prison déjà pendant quelques années sans être jugé, et puis c’est à l’accusé de faire preuve, de donner les preuves qu’il n’est pas coupable.
  Serge: alors  qu’il y  a une loi qui dit que… la présomption d’innocence…
  Marianne: oui mais çà…
  Serge: qui est censée justement… alors que ce qui se passe c’est l’inverse, c’est que on accuse quelqu’un et après on lui dit ben prouvez-nous que c’est pas vous le coupable, alors que logiquement çà devrait être, ben non, vous, prouvez que moi je suis bien coupable!
  Marianne: oui logiquement!
  Serge: mais bon avec l’ADN c’est vrai que çà a certainement beaucoup aidé parce que l’ADN çà c’est sûr à cent pour cent, je veux dire, on ne peut pas passer au travers. Mais bon c’est pas très, très courant puisque j’ai entendu parler aussi qu’ils allaient rouvrir une enquête parce que justement depuis, avec les progrès de l’ADN, ils pensent qu’ils vont peut-être pouvoir découvrir des choses mais c’est une enquête qui remonte à très loin et je ne sais pas si çà va apporter grand-chose, je ne me souviens plus. Y a tellement d’affaires, tellement d’affaires dans ce style que, c’est dur de se souvenir de tout.
  Marianne: mais suite à l’affaire d’Outreau là, la commission qu’il y a eu, elle a duré pendant, je sais plus si c’est quelques mois, j’ai suivi assez régulièrement toutes les personnes qui avaient été interrogées, puis le procureur, le juge, tout çà… et à la suite de çà, il avait été demandé dans les gardes à vue que déjà il y ait l’avocat, qu’il y ait des caméras, des enregistrements quand les personnes étaient interrogées, mais çà je ne sais pas ce que çà va donner, si çà va vraiment être fait, mais ce serait pas mal. Mais là, vue comment çà se parle, ce que j’entends avec le juge Burgaud, je crois que çà va mener à rien du tout hein, parce que d’après ce que j’ai entendu, il serait même sous-entendu que bon lui il a bien fait son travail et que toutes les personnes là ont été libérées mais qu’ils ne seraient pas si innocents que çà!
  Serge: alors pourquoi on les libère?
  Marianne: cette enquête c’est vraiment, çà c’est un scandale! Pendant des années, ils ont été en prison. Où étaient les preuves? C’est aberrant ce truc là! Y a pas grand-chose à dire là-dessus!
  Serge: en plus les erreurs à ce niveau-là çà a toujours des conséquences graves. C’est des métiers quand même à risques, juge d’instruction çà doit pas être facile à… parce qu’il y a quand même la vie, bon pas vraiment la vie des gens puisque la peine de mort n’existe plus en France mais…
  Marianne: non mais passer des années en prison…
  Serge: en tout cas la… çà détruit quand même des vies indirectement donc c’est quand même un métier qui n’est pas facile, faut pas, on peut pas se permettre de se tromper, c’est pour çà que les enquêtes il faut qu’elles soient très bien menées, de façon approfondie et dans toutes les directions, sans rien négliger parce que les conséquences peuvent être désastreuses pour toutes ces familles  dans l’affaire d’Outreau. Je ne sais pas combien de familles qui sont complètement détruites…
  Marianne: oh il y avait au moins…
  Serge: définitivement puisqu’il y a eu des divorces, des suicides, il y a eu, il y a des gens maintenant qui ne doivent plus avoir confiance…
  Marianne: ben y en  a un qui s’est suicidé en prison, un autre c’était un notaire… ben lui il exerce plus, y en a qui ont divorcé, je crois qu’ils étaient douze personnes à peu près accusées?
  Serge: y avait un prêtre aussi je crois?
  Marianne: y avait un prêtre également oui. En tout cas le Pas-de-Calais est connu hein maintenant.
  Serge: ben oui!
  Marianne: et quelques années après, enfin quelques temps après l’affaire d’Outreau, y’a eu quelque chose, encore une histoire de pédophilie, et c’était dans le Pas-de-calais, j’ai dis ben mince, tous les pédophiles se retrouvent dans le Pas-de-Calais!
  Serge: oui ou alors c’est que maintenant ils sont sur le qui-vive là-bas parce que comme y a eu déjà plusieurs affaires alors maintenant ils voient systématiquement peut-être le mal où il n’est pas. Le Pas-de-Calais a été souvent en haut de l’affiche pour çà. Bon c’est pas très glorieux mais bon.
  Marianne: oui mais il y a une chose, c’est que concernant ces affaires là, la justice a donné des armes aux adolescents et aux adultes pour se venger par exemple… une femme qui veut se venger de son mari, un père de famille qui ne veut pas donner assez d’argent à son enfant peut être accusé, enfin des trucs comme çà. Bon il y a des cas qui sont vrais bien sûr mais… les enquêtes doivent être, comme tu disais, bien menées, pour éviter des problèmes.
  Serge: on est parti de la politique pour venir sur la pédophilie. Cà mène à tout. Cà me rappelait l’affaire qu’il y a eu, je ne sais pas si tu en as entendu parler, au Stade de France, quand il y a eu la finale de la coupe de la Ligue en football, c’était Paris contre Lens et c’était au moment ou était sorti le film sur les ch’timis et ils avaient mis une fameuse banderole, les supporteurs Parisiens, ils avaient mis, « chômeurs, alcooliques, pédophiles », et c’est pour çà , çà m’a remémoré çà. Le nord de la France a quand même une réputation de… on dit que les gens là-bas sont un petit peu simples et tout çà! Bon c’est très certainement faux. Je pense que çà vient probablement du fait que c’était une… y avait beaucoup d’ouvriers, c’était majoritairement ouvrier puisqu’ils avaient les mines de charbon, donc le niveau intellectuel était peut-être un petit peu plus bas que la moyenne, parce que c’était des travailleurs, on n’avait pas besoin d’ingénieur, mais de là à dire que c’est tous des dégénérés! Moi j’ai des copains ch’timi, je peux t’assurer que c’est des gens qui sont vraiment super gentils, en plus ils sont très marrants, ils ont de l’humour, ils sont… ils savent t’accueillir… bon c’est vrai, ils ont un accent des fois qui est quand même assez bizarre, assez… on a du mal à les comprendre mais… à côté de çà, c’est des gens… en général ils ont le cœur sur la main, ils sont très gentils donc…
  Marianne: ben j’ai une collègue et puis une amie maintenant qui est, elle est du Pas-de-calais et j’ai fait quelques podcasts avec elle, des fois quand je parle qu’elle est du Nord, bon, une fois elle m’a… elle a relevé et puis la deuxième fois j’ai commencé : « tu es du Nord? Euh pardon! Du Pas-de-calais. »
  Serge: ah oui, chez eux faut pas confondre…
  Marianne: c’est pas la même chose.
  Serge: alors que pour nous, c’est la même chose mais eux, non, non ils n’aiment pas trop!
  Marianne: non, elle essaye quand elle parle de faire attention, mais si elle se lâche! Mais c’est vrai, elle est très gentille.
  Serge: ok, ben écoute, je pense qu’on va conclure? Ok donc bonne soirée sur ces bonnes paroles et je vais te laisser aller voir notre président à la télé parce que çà doit pas être fini encore je pense.
  Marianne: çà commençait à huit heures et quart… non peut-être pas, y a encore un petit bout de fin. Très bien, donc passe une bonne soirée et puis…
  Serge: merci, toi aussi et jeudi prochain, à priori oui?
  Marianne: oui, oui je pense
  Serge: d’accord, allez bye, bye Marianne, bonne soirée.
  Marianne: bye!

Комментировать

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *